Retours sur le recyclage CACES® de travailleurs handicapés

Visuel de carte avec un chariot élévateur et 2 avatars des personnels encadrants : Philippe et Xavier vos formateur/éxaminteur, ainsi que Christophe votre moniteur on été heureux de vous accompagner et de vous soutenir durant ces épreuves. L'ESAT Pierre Jean se joint à eux pour vous adresser leurs sincères... félicitaions pour cette belle réussite ! Trébor, ton recyclage CACES R.489 est validé !
ℹ️ Cet article a été posté le 23 novembre 2022. Il commence à dater mais n'est pas forcément obsolète.

Moniteur en milieu de travail protégé, j’accompagne tous les jours des personnes en situation de handicap. À l’entrepôt, je gère des professionnels, caristes qui manient tous les jours un chariot élévateur. 5 années sont déjà passées pour eux, leur certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES®) est périmé… Cette formation a été programmé, il est temps de faire cette mise à jour et je vais les suivre durant cette aventure.

Jour 1 : les connaissances théoriques

Une première journée dense sur les connaissances théoriques à connaître à l’aide de supports numériques (diapositives et vidéos) complétés par un support papier (fascicule pratique mais écrit trop petit !).

Le formateur anime la séance avec brio, rendant la journée agréable et faisant participer activement les travailleurs. Certains redemandent même des exercices (comme le décodage de plaques de charges qui peut s’avérer complexe vu qu’il n’existe pas de standard d’affichage !).

Une grosse mise à jour a été faite sur le référentiel depuis un an et ce n’est pas du tout du goût d’un travailleur (Trébor : nom fictif) qui est perturbé sur ce nouveau contenu. La catégorisation des chariots (1A, 1B, 2A, 2B, 3, 4, 5, 6 et 7 par exemple), le renommage de la recommandation en 489 plutôt que 389 auparavant etc…

Des séries de 100 questions auxquelles il faut répondre par Vrai ou faux avec une « zapette » (télécommande) sont consacrées sur cette journée. Une première série en tout début de journée est faite et permet de nous situer. Je dis « nous » car je me suis prêté au jeu également pour le fun. Le résultat est plutôt correct. Nous sommes au moins à la moyenne. Le jour de l’examen, il faut obtenir 70 ou 75 bonnes réponses sur 100.

Une autre série dans la journée, permettant de tester nos récentes connaissances, nous propulsent de 80 à 90 bonnes réponses ! Un grand pas vient d’être franchi. Cela rassure les gars et les encouragements du formateur les galvanisent d’autant plus.

Durant ces tests, je m’inquiète néanmoins sur les résultats et l’implication de Trébor. En effet, les réponses orales sont bien souvent correctes mais les actions sur la zapette ne concordent pas (il pense/dit réponse 2-Faux et il appuie sur 1-Vrai). Connaissant les soucis de Trébor, je m’informe sur la possibilité d’aménager, de mettre en place un accompagnement individuel (équivalence AVS ou AESH) pour ne pas le pénaliser à l’examen. L’organisme de formation ne souhaite pas favoriser les apprenants quelle que soit la situation. Elle se doit d’être impartiale.

Pour moi, l’idée n’est pas de favoriser l’un ou l’autre mais de donner la possibilité à chacun de défendre ses chances à un examen en prenant en compte son handicap. Les personnes en milieu de travail protégé ne sont pas dans ces établissements pour rien.

Des discussions sont alors engagés de part et d’autre entre responsables d’établissements. La formation suit son cours et je note qu’il est plaisant de travailler avec des personnes en bonne intelligence.

Les apprenants quelque peu inquiets en début de journée sont finalement satisfaits de leur apprentissage même si cela a demandé un effort important de concentration pour assimiler de nombreuses informations.

Jour 2 : le savoir-faire pratique

Cette journée est consacrée à la pratique. A l’ouverture de l’établissement, les travailleurs sont présents comme à leur habitude. J’aperçois Trébor au loin avec une attitude fuyante. Il ne vient pas vers moi pour me saluer. Il exagère les inspections du dépôt et disparait soudainement.

J’apprends un peu plus tard qu’il ne souhaite plus participer à la formation. J’arrive à le retrouver et lui demande son ressenti de la veille. Il m’apprend que sa décision est prise depuis cette nuit et qu’il ne continuera pas l’aventure. J’essaye d’en connaître les raisons et tente de le remotiver… Finalement, Trébor est bien présent en salle de formation.

Je tiens au courant le formateur, qui l’aborde alors en finesse. L’ambiance redevient positive, nous pouvons continuer la formation Recyclage CACES®.

L’instructeur s’imprègne de notre environnement pour concevoir les exercices pratiques destinés à la conduite en sécurité des chariots élévateurs. Il semble toutefois, selon le référentiel, qu’il puisse mettre tout en place pour faire passer l’examen dans l’établissement. En effet, il n’est pas équipé comme il le faudrait. Ce désagrément se règle en un ou deux coup de fil pour libérer du temps et adapter la formation sur le site de l’organisme.

Jour 3 : la pratique et l’examen

La veille, j’apprenais que nous allions donc sur leur site de formation. J’organise alors la réservation d’un véhicule et la demande de liquidité pour pouvoir se restaurer sur place.

Le jour J s’articule à de la pratique de vérification de chariot élévateur, à de l’empilement de bacs de 700 kg sur remorque et à du déplacement et dépose de palettes sur une zone de stockage plus haute que dans notre dépôt. Et enfin la manipulation de charges sur sol incliné.

A notre arrivée, nous découvrons le site. Un très grand dépôt avec plusieurs engins de manutention et beaucoup d’apprenants autour. Les travailleurs sont donc immergés dans un environnement assez bruyant et sont confrontés à pas mal de passage (sécurisés tout de même !) d’engins qui se croisent.

Dans la pratique, avec leurs compétences et leur professionnalisme, cela ne pose aucun problème aux personnes que j’accompagne. Une petite gêne toutefois par les nombreuses alertes sonores des avertisseurs et sirènes des autres pratiquants.

Le formateur leur explique les points importants à vérifier du chariot élévateur et à présenter au testeur lors de l’examen. Quelques adaptations sont faites pour décongestionner le nombre de personnes au passage des examens, ainsi ils gagneront en sérénité pour leurs évaluations.

Il est treize heures et nous pouvons aller nous restaurer. Un « vrai » restaurant ou de la restauration rapide ? C’est ce dernier choix qui a été fait et qui a été judicieux puisque nous avions que 45 minutes de pause. Beaucoup d’attente, copieux et plutôt lourd comme repas, mais bon !

La reprise de l’examen pratique reprend donc, difficilement après ce repas, mais tout le monde est motivé et au top.

Les retours du formateur et testeur aux différents passages des gars sont plutôt élogieux et notamment sur la qualité d’entreposage (au cordeau) des palettes. L’examen pratique se termine et aucun soucis n’est à remonter.
Une pause s’impose avant le QCM !

C’est l’heure de la dernière partie de l’examen. Nous nous installons dans la salle pour passer la série des 100 questions. J’ai eu l’autorisation d’accompagner Trébor pour m’assurer de la bonne coordination de ses gestes sur la zapette par rapport à ses réponses.

La journée se termine, nous rentrons à l’établissement. Les gars sont heureux de rentrer chez eux et de leur journée passée.

Quelques jours plus tard, les résultats sont tombés… Tous les 3 ont obtenu leur validation du recyclage CACES® R.489 – Catégorie 3 !

Durant ces 3 jours passés ensemble, en petit comité, j’ai pu me rendre compte de leur potentiel et de leur capacité à s’adapter. Je suis fier de leur travail et de les avoir accompagnés. Bravo à eux et aux intervenants de l’organisme de formation.

Lors de la remise de leur certificat d’aptitude, j’ai voulu les féliciter personnellement et ma responsable a suivi le pas. Je leur ai personnalisé et imprimé une carte de félicitations et nous leur avons offert une collation.

Visuel de carte avec un chariot élévateur et 2 avatars des personnels encadrants : Philippe et Xavier vos formateur/éxaminteur, ainsi que Christophe votre moniteur on été heureux de vous accompagner et de vous soutenir durant ces épreuves.
L'ESAT Pierre Jean se joint à eux pour vous adresser leurs sincères... félicitaions pour cette belle réussite !
Trébor, ton recyclage CACES R.489 est validé !
Exemple de carte de félicitations adressée lors de la remise de leur carte de cariste.


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