Plusieurs interventions en automne sont à réaliser pour assurer la survie de la colonie en préparant les ruches à l’hivernage.
Dans le cadre professionnel, j’ai la chance de pouvoir travailler avec le monde du vivant, les abeilles particulièrement.
Nous développons une activité en apiculture au sein de notre structure en milieu protégé et pour le compte d’un client, nous gérons un rucher. La saison apicole terminée, le miel produit en trop par nos avettes est redistribué aux salariés.
Lors d’une intervention pour la préparation des ruches à l’hivernage, nous avons invité une responsable du service communication à y participer. Sa première rencontre avec les abeilles l’a conforté dans la nécessité d’agir et de communiquer sur l’apport des services des pollinisateurs pour l’homme et d’agir pour la protection de la biodiversité.
À l’issue de cette visite, le service communication m’a demandé d’expliquer par écrit notre intervention pour le diffuser dans leur communication interne. En voici le contenu :
La mise en hivernage
Principe
La préparation des ruches à l’hivernage consiste à :
- traiter les abeilles contre Varroa,
- poser des portières contre les rongeurs,
- redynamiser la colonie, la ponte de la reine après la récolte de miel
- assurer l’isolation de la ruche.
L’hiver va bientôt arriver et les abeilles se préparent en conséquence pour l’hivernage.
Elles récoltent les ressources nécessaires pour constituer un stock en plus de leur nourriture quotidienne.
Contrôle des ressources
L’apiculteur effectue un contrôle des réserves en miel, nectar et pollen disponibles dans les cadres de corps.
Nourrir pour survivre à l’hiver
Un sirop de nourrissement est ajouté dans le nourrisseur pour compléter ce qui manque.
En quelques jours, les abeilles vont le digérer pour le transformer et le stocker dans les alvéoles des cadres.
Ce nourrissement va également stimuler la ponte de la reine, gage d’une colonie populeuse pour une bonne reprise au printemps.
Restreindre le volume à chauffer
Ensuite, un contrôle du volume de la ruche par rapport à celui de la colonie est à effectuer.
Il faut resserrer la colonie : un essaim confiné dans un espace proportionné à sa taille par des partitions chaudes consommera moins de provisions.
Ces partitions revêtues d’isolant aluminé renvoient le rayonnement infrarouge émis par les abeilles sur la grappe :
- limitation des risques de refroidissement au printemps,
- accélération de la reprise et de la surface de ponte de la reine.
Lutte contre Varroa
Le parasite Varroa destructor est un véritable fléau pour l’abeille et l’apiculture en général. Il est d’ailleurs présent dans toutes les ruches. Varroa se nourrit de l’hémolymphe (« sang ») et des acides gras (protéines) de l’abeille. Il affaiblit progressivement la colonie jusqu’à sa mort en quelques années.
La maladie qu’il provoque se nomme la varroose et les symptômes sur les abeilles sont :
- un faible poids des abeilles émergentes,
- des déformations et atrophies des pattes et des ailes,
- une durée de vie plus courte,
- une atrophie des glandes hypopharyngiennes (production de gelée royale et transformation du nectar en miel)
- et la baisse des défenses immunitaires.
Un traitement anti-Varroa – avec autorisation de mise sur le marché (AMM) – est indispensable chaque année pour limiter l’infestation de cet acarien parasite de l’abeille et du couvain (larves, nymphes).
Réduire les entrées pour lutter contre les intrus
Un réducteur d’entrée de ruche est installé pour éviter l’intrusion des rongeurs et des insectes nuisibles.
Il constitue également une protection contre le frelon asiatique, prédateur de l’abeille qui exerce une pression croissante en automne.
Isoler la ruche du froid et de l’humidité
En raison de la période hivernale et pour s’assurer d’une bonne isolation, l’apiculteur doit :
- surélever la ruche du sol,
- incliner légèrement la ruche vers l’avant pour faciliter l’écoulement de la condensation,
- et apposer un isolant couvre-cadres (mousse ou aluminium) pour éviter la déperdition de chaleur.
Glossaire
- Varroa destructor est une espèce d’acariens parasites de l’abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes. ↑