Voici un texte de Ken Glickman pour illustrer les propos de Patrick Bellissen qui dès son enfance se trouve coincé entre un oralisme forcé et un mépris des gestes, sa construction personnelle fut rude.
A mon insu, mes ailes ont été coupées
Mes ailes coupées de Ken Glickman (1990)
Il y a longtemps par quelqu’un
Qui ne me trouvait pas assez réactif
Au gazouillement…
Et qui croyait que le bec parle plus fort –
Plus fort que l’aile.
Et je fus donc interdit de vol –
Confiné dans un nid –
Et on m’apprit à gazouiller…
Et à gazouiller…
Et à gazouiller…
Jusqu’à ce que je sois assez fort
Pour m’avancer seul…
Seulement pour découvrir vite
Que mes ailes sont pour la liberté
D’expression, aussi.
Et donc j’ai essayé de faire pousser
Une paire de plumes dans mes ailes
Tout simplement pour pouvoir prendre mon essor.